Quelques mots sur l’artiste

Damien Hirst est un artiste d’une cinquantaine d’année qui domina l’art britannique dans les années 90 pour son adhésion au Young British Artists. Cette organisation fut créée à la fin des années 80 afin de regrouper des artistes contemporains de toute la Grande-Bretagne.

 Après avoir étudié à Goldsmith's College of Art, Damien Hirst commença sa carrière artistique en tant que sculpteur et commissaire d’exposition. Ses premiers travaux traitent du rapport entre l’art, la vie et la mort. Le fait d’avoir travaillé dans une morgue lui aura voulu de placer ce thème au centre de son travail. Souhaitant que son «  art soit plus réel que ne l’est une peinture  » il réalisa les fameuses séries de cadavres d’animaux, comme le cochon, la vache, le mouton, ou encore le requin tigre. Ces animaux sont placés dans des aquariums grandeur nature et peuvent être coupés en plusieurs morceaux laissant parfois apparaitre des organes. Comme un message à faire passer, ces sculptures sont amenées à disparaitre car bien qu’ils soient conservés dans du formol, les animaux sont en voie de décomposition.  

En 2007, le travail de Damien Hirst prend un autre tournant intéressant. Restant toujours dans le domaine de la mort, il bat un nouveau record en créant une pièce de 100 millions de dollars. Sa folie fut de créer une réplique en platine du crâne d’un homme, incrusté de 8 601 diamants intitulé For the Love of God.

Il a ensuite dirigé son travail vers des œuvres plus colorées avec les premières Spot Paintings représentant divers points colorés alignés les uns aux autres. Il enchaina avec un style tout aussi coloré avec ses toiles de la série Visual Candy, puis celle de la Colour Space et enfin plus récemment la série Veil Paintings.

Les cerisiers en fleurs

Damien Hirst s’est ensuite consacré durant trois années entières à une série de 107 très grandes toiles nommées les Cerisiers en fleurs (Cherry Blossoms). Elles sont décomposées en panneaux simples, en diptyques, en triptyques, en quadriptyques et également un hexaptyques. C’est un univers très coloré et joyeux que nous offre l’artiste, à l’encontre de ce qu’il avait pu nous partager auparavant. Cette collection sera exposée à la fondation Cartier du 1er juin 2021 au 2 janvier 2022.

«  Les Cerisiers en fleurs parlent de beauté, de vie et de mort. Elles sont excessives, presque vulgaires. […] Elles sont ornementales mais peintes d’après nature. […] Les Cerisiers en fleurs sont tape-à-l’oeil, désordonnées et fragiles, et grâces à elles, je me suis éloigné du minimalisme pour revenir avec enthousiasme à la spontanéité du geste pictural. »

— Damien Hirst

 Ces projections de peintures peuvent faire référence au mouvement impressionniste mais également au pointillisme et l’action painting comme ses séries précédentes. À la fois envoutantes et dépaysantes, ces toiles parsemées de couleurs vives nous invitent aux rêves. Nous avons véritablement l’impression de nous balader dans des jardins japonais.

 L’artiste aime commencer un œuvre, la mettre de côté et revenir dessus plus tard. La pandémie lui aura donc permis de vivre auprès de ses œuvres, de les voir vieillir et d’apporter quelques finitions afin qu’elles soient parfaites à son goût.

«  La pandémie m’a permis de vivre avec mes peintures et de prendre le temps de les contempler jusqu’à ce que je sois certain qu’elles étaient toutes terminées  »

— Damien Hirst

Avec cette situation, nous avons eu tendance à délaisser la culture. Mais elle reste bien présente. Elle hiberne avant de refleurir comme la série printanière de Damien Hirst. Cette exposition remplie de couleur mêlant touches épaisses et projections de peintures nous emplie de gaité. Ce sont des œuvres feel good que nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir et que nous tenions à vous partager. Il faudra certes patienter encore un peu avant de pouvoir les voir en vrai. En attendant, vous pouvez aller vous balader et admirer de vrais cerisiers en fleurs un peu partout autour de vous dans les parcs et notamment dans la capitale : au jardin des plantes, dans le square Jean XXIII près de Notre-Dame, au cimetière du Père Lachaise, au parc des Batignolles, au parc du Bois de Boulogne ou encore près de la tour Eiffel par exemple.

«  Elles parlent de désir, le la manière dont on perçoit les choses qui nous entourent et ce qu’on en fait, mais évoquent aussi l’incroyable et éphémère beauté d’un arbre en fleurs dans un ciel sans nuages. J’ai adoré travailler sur ces toiles, me perdre entièrement dans la couleur et la matière à l’atelier.  »

— Damien Hirst

Infos pratiques :
Exposition du 1er juin 2021 au 2 janvier 2022.
Entrée payante
Fondation Cartier pour l’art contemporain
261 boulevard Raspail
75014 Paris

Accès :
En métro
Lignes 4 ou 6 - Station Raspail ou Denfert-Rochereau
En bus
Lignes 38, 68, 88 ou 91
En RER
Station Denfert-Rochereau

Une exposition estivale pour l’arrivée du printemps  !